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Environnement Marc Veyrat a saccagé la nature pour bâtir un complexe « écolo » dans les Alpes par Louis Germain du journaldelenergie

ENQUETE. La justice reproche au cuisinier Marc Veyrat, « ambassadeur » de la Fondation Nicolas Hulot, d’avoir rasé une parcelle de forêt dans un espace naturel protégé et détruit une zone humide, lors de l’aménagement à Manigod (Haute-Savoie) d’un complexe touristique luxueux sur ses terres. Le chef étoilé mondialement connu devra répondre de ces faits, qu’il nie en bloc, devant le tribunal correctionnel d’Annecy vendredi 27 novembre.

Par Louis Germain

L’emblématique chef savoyard au chapeau noir Marc Veyrat, a ouvert en septembre 2013 la Maison des Bois, un restaurant avec chambres d’hôtes au cœur des Alpes, dans le massif des Aravis. Entourée de forêts d’épicéas et de prairies d’alpage à 1500 mètres d’altitude, offrant une vue panoramique sur le Mont Blanc et les Alpes, la Maison des Bois s’inscrit dans un cadre naturel extraordinaire et très protégé, sur des terres appartenant à la famille Veyrat depuis plusieurs générations. Pour goûter les mets locaux et bio de la Maison des Bois, il faut débourser entre 150 et 365 euros par personne, sans les boissons. Une nuit à deux sur place coûte entre 520 et 1250 euros.

« J’ai fait trois ans de travaux ici. J’ai le syndrome des architectes : rien n’est jamais vraiment fini »

Autour du restaurant installé dans un ancien chalet d’alpage, a été aménagé un véritable hameau. Dans une ambiance de ferme de montagne, des chalets abritent des suites luxueuses. Une piscine intérieure, un spa taillé dans la roche, un hammam et un sauna sont à la disposition des hôtes. Marc Veyrat a aussi installé des bassins, construit une serre, une chapelle, un four à pain, un rucher, une grange, un parcours botanique et projetait de réaliser un amphithéâtre. Mais plusieurs de ces aménagements ont été implantés en pleine zone naturelle et sans autorisation. Marc Veyrat expliquait à l’ouverture du lieu en 2013 : « J’ai fait trois ans de travaux ici. J’ai le syndrome des architectes : rien n’est jamais vraiment fini »[1]. En mars 2015, le restaurant a été détruit par un incendie et l’établissement ne devrait rouvrir ses portes qu’à l’été 2016.

Les atteintes à l’environnement ont eu lieu dans un espace naturel remarquable et menacé
Marc Veyrat va devoir répondre devant la justice du défrichage sans autorisation d’environ 7000 m2 de forêt et de la dégradation de près de 12.000 m2 de zone humide naturelle entre 2012 et 2014. « Une atteinte inacceptable à l’environnement de notre territoire », estime la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA) de la Haute-Savoie. Les terrains où ont eu lieu ces dégradations se situent dans une Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF), qui comprend des « secteurs de grand intérêt biologique ou écologique »[2]. Cette zone de moyenne montagne composée de forêts, de landes et de pelouses très humides est un espace naturel remarquable et menacé.

Marc Veyrat a fait raser une parcelle de forêt, qui a été défrichée puis remblayée afin d’édifier un amphithéâtre, dédié à l’acteur Jacques Weber. Le lieu « accueillera le public pour des démonstrations, conférences, et échanges autour des projets de la Fondation Marc Veyrat », lisait-on sur le site internet de Marc Veyrat en 2014, qui expliquait alors que sa fondation « proposera aux jeunes enfants des écoles, aux lycéens, et étudiants, une sensibilisation à la préservation de l’environnement »[3]. La déforestation a eu lieu dans une forêt d’épicéas, un espace naturel sensible qui abrite une faune importante : pic noir, chouette chevêchette, tétras lyre, chouette de Tengmalm et gélinotte. La valeur de cette forêt de montagne repose aussi sur sa capacité à retenir le sol. Elle constitue un rempart contre les glissements de terrain, les avalanches ou les chutes de pierres.

 

Retour sur le déroulement des faits : lors de l’été 2012, le service « environnement, eau et forêt » de la direction départementale des territoires (DDT) de Haute-Savoie a contrôlé les travaux à la Maison des Bois et a constaté la coupe à ras d’arbres sur une parcelle de forêt. Marc Veyrat a alors écopé d’un avertissement et devait replanter de nouveaux arbres dans les cinq années suivant la coupe. Or un an plus tard le même service de la DDT retournait sur les lieux et constatait que les souches des arbres abattus avaient été arrachées et que des travaux de terrassement avaient eu lieu. Me Nicolas Ballaloud, l’avocat de M. Veyrat, affirme que la zone de forêt rasée n’a pas été remblayée. Le cuisinier savait-il qu’il ne pouvait pas défricher la parcelle protégée ? Il le réfute formellement. Un arrêté préfectoral oblige pourtant à reboiser toute coupe à ras sur une zone supérieure à 5000 m2, dans les cinq ans suivant l’abattage, en Haute-Savoie.

 

Les arbres abattus étaient atteints par le bostryche, un coléoptère qui s’attaque aux épicéas, se justifie Marc Veyrat. Mais un bon connaisseur de l’endroit affirme que les épicéas n’y sont pas affectés par le nuisible. Faisant amende honorable, le chef cuisinier aurait replanté il y a environ un an 1300 arbres, notamment sur la zone défrichée, selon son avocat. Mais selon nos informations, les arbres ont été replantés dans la zone défrichée sans que les remblais ajoutés pour l’amphithéâtre aient été retirés.

 

La destruction la plus grave concerne la zone humide naturelle

 

La destruction la plus grave concerne la zone humide naturelle. Marc Veyrat est poursuivi pour avoir drainé, asséché et remblayé une zone humide naturelle, un lieu « strictement protégé pour des raisons écologiques », indique le Plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Manigod. Lors de l’été 2013 « la police de l’eau », l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA), constate « une atteinte à une zone humide » sur les terrains de Marc Veyrat, zone sur laquelle les travaux sont pourtant interdits. Parmi les aménagements : trois bassins, des murets, une serre, un rucher, et un parcours botanique baptisé « Laurent Gerra », où Marc Veyrat dit avoir replanté 70 plantes de montagne pour sensibiliser les plus jeunes à l’environnement. La zone asséchée est une prairie humide de montagne qui possède une valeur écologique remarquable parce qu’elle abrite une faune et une flore rares et menacées. Exemple de ce patrimoine naturel : l’azuré de la sanguisorbe, un petit papillon bleu (une espèce protégée) qui a impérativement besoin pour se reproduire de la grande pimprenelle, une plante qui ne pousse que dans les zones humides. En outre, la zone humide a une fonction hydrologique cruciale. Comme une éponge, elle absorbe les pluies, limite ainsi les crues, l’érosion des terres et peut restituer l’eau lors d’épisodes de sécheresse. Les zones humides de montagne, c’est « le plaisir d’avoir des petits torrents, de l’eau qui coule, de l’eau fraîche que l’on rencontre lors de promenades », explique Fabien Perriollat, vice-président de la FRAPNA Haute-Savoie. Selon une source proche du dossier, l’assèchement de la prairie humide conduit par Marc Veyrat est irréversible. Près de la moitié des zones humides ont disparu en France depuis trente ans.

 

Là aussi, le chef haut-savoyard réfute catégoriquement toute destruction de la nature : « il n’y a pas eu d’aménagement sur la zone humide ». Tout au plus reconnaît-il la présence « d’un fossé de 15 mètres de long qui touche la zone humide ; on a mis des tuyaux pour faire passer l’eau ». Pourtant l’inventaire des zones humides de Haute-Savoie sur le site internet de la préfecture du département[4] montre sans équivoque que des travaux d’aménagement chez Veyrat se sont déroulés au cœur d’une zone humide naturelle.

Un inventaire qui n’était pas disponible, ni reporté sur le PLU au moment des travaux, plaide l’avocat de Marc Veyrat, qui reconnaît qu’un « petit triangle de la zone humide déborde sur la propriété de M. Veyrat ». Même si une zone humide n’est pas répertoriée, elle reste protégée par la loi. Pour cette infraction sur la zone humide, Marc Veyrat encourt au maximum une peine d’emprisonnement d’un an et une amende de 75.000 euros.

 

« Je n’ai détruit aucune zone naturelle ! Je n’ai fait qu’aménager un lieu magnifique »

 

Interrogé sur ces infractions à l’environnement, Marc Veyrat s’emporte : « Je n’ai détruit aucune zone naturelle ! Je n’ai fait qu’aménager un lieu magnifique où j’ai mes plantes, où les enfants viennent ». En novembre 2013, un contrôle rassemblant la gendarmerie, l’Onema et la DDT conduit à « une décision d’interruption des travaux » en raison du nombre important d’atteintes à l’environnement et de leur degré de gravité. Outre le défrichement de la forêt et l’assèchement de la zone humide, Marc Veyrat comparaît aussi en justice pour n’avoir pas demandé un permis de construire unique pour la construction de plusieurs installations[5]. « Chaque annexe prise individuellement ne nécessite pas de permis », affirme l’avocat du chef cuisinier.

 

Les paradoxes d’un grand chef

 

« Ambassadeur » de la Fondation Nicolas Hulot depuis 2005, Marc Veyrat multiplie dans la presse les déclarations d’amour à son « repère intangible » : la nature. A l’ouverture de la Maison des Bois, le chef étoilé a beaucoup insisté sur la nécessité de protéger l’environnement et de revenir à une alimentation naturelle. Sur un bâtiment de son établissement, on lit sur un panneau : « L’art de vivre la nature ». Mais d’un côté, Marc Veyrat tempête contre les « merdes vendues par les grandes surfaces »[6], de l’autre il travaille 15 ans avec le géant de la restauration collective Sodexo[7]. « Ma cuisine sera environnementale ou ne sera pas », jure-t-il mais apparaît dans une publicité vantant le jambon d’un industriel agroalimentaire[8]. Le cuisinier comparaît devant la justice ce vendredi pour avoir détruit des espaces naturels et participe à la préparation du déjeuner lundi prochain des chefs d’Etat à la conférence internationale des Nations unies sur les changements climatiques au Bourget (Seine-Saint-Denis). Détruire une zone humide naturelle pour aménager un jardin botanique (afin d’éveiller les enfants aux plantes de montagne), abattre des arbres pour installer un amphithéâtre (et y parler protection de l’environnement), jamais sans doute Marc Veyrat n’aura été aussi loin dans la contradiction.

HERRE THE LINK: http://journaldelenergie.com/environnement/marc-veyrat-saccage-la-nature-pour-batir-un-complexe-ecolo-dans-les-alpes/

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ROBIN HAMMOND SAID: Éditions Bessard’s friends, we need your help… We’re running a FlashSale.

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Helmut Newton raconté par la femme de sa vie Par Michel Guerrin le monde.fr

Provocateur, sadique, mercenaire… La réputation du photographe lui a ouvert aussi grand les portes de la mode qu’elle lui a fermé celles des musées français. Huit ans après sa mort, le Grand Palais consacre une rétrospective à ce paparazzi des âmes perdues. Enfin.

A L’OFFICIER MONÉGASQUE, HELMUT NEWTON lâche en 1981 : “J’aime le soleil ; il n’y en a plus à Paris.” Le photographe quitte la France pour Monaco l’année où François Mitterrand prend le pouvoir. Afin de payer moins d’impôts. Il s’installe, avec sa femme June, dans une tour ocre, où il faut s’annoncer au concierge italien derrière son comptoir. Depuis la terrasse blanche, au 19e étage, la vue sur la mer fait chavirer l’oeil. Les mouettes frôlent la balustrade. En bas, une piscine immense, où l’artiste se relaxait entre deux prises de vue. Face à nous, des palmiers plantés sur les toits d’immeubles. A gauche, le Monte Carlo Beach Hôtel, où Newton se rendait dans une Jeep bleu, conçue pour lui. Une tente louée à la saison l’attendait pour y passer ses coups de fil. « C’était mieux qu’une matinée foutue à Paris chez le dentiste”, commente June. La terrasse perchée des Newton est un observatoire idéal pour un voyeur. Lors d’une visite, en 1993, il y avait un télescope. Un détail nous intriguait. Pourquoi est-il orienté vers le bas et non vers les étoiles ? “Regardez dedans”, répondit Newton. Dans le viseur, à une cinquantaine de mètres, est apparue une salle de bains. “J’adore regarder chez les autres.” Elle appartenait à un célèbre couturier. “Chaque matin, je le vois siéger sur son trône, pas celui de la mode.”

Par une belle matinée de mars, nous retrouvons June Newton sur la terrasse de Monaco. Son Helmut est mort en 2004, après avoir fracassé sa Cadillac contre un mur du Château Marmont, l’hôtel des stars à Hollywood, où le couple a passé l’hiver pendant près de trente ans. Helmut n’est plus là et il est partout dans cet appartement qui respire l’insolence, le goût dissonant, la provocation. Au mur, une grande lithographie de Roy Lichtenstein côtoie une silhouette de femme nue en fer forgé. Partout, des milliers de livres. Sauf aux toilettes, où il faut bien viser pour ne pas outrager un grand nu à 200 000 dollars qui jouxte la cuvette. Une de ses photos les plus célèbres.

Helmut Newton était un des plus grands photographes de la deuxième moitié du xxe siècle. Un des rares dont le public connaît le nom. Chez lui, les images qui marquent la rétine sont d’une densité phénoménale. Dire cela fera hurler. Car l’homme a poussé loin l’incorrection. “Le terme “correct” évoque pour moi les régimes fascistes”, tranchait-il. Un cliché paresseux s’est imposé, qu’il a pris un malin plaisir à ne pas démentir : Newton est un photographe de mode aux images lourdement sexy, qui déshabille et maltraite les filles, facture cher, ne s’intéresse qu’aux riches, tire le portrait de Stéphanie de Monaco, mène grand train, porte des baskets blanches, manie l’humour à tout-va, répète qu’il est un “mercenaire”. Tout est vrai et tout est faux. “Helmut vivait à l’opposé du monde clinquant qu’il photographiait, se souvient son ami, l’éditeur José Alvarez. Je me souviens du rituel plateau-télé, le dimanche soir, avec du pintadeau dans l’assiette.” Pierre Bergé [l’un des actionnaires du Monde, ndlr], qui a bien connu Newton pour ses campagnes de publicité Yves Saint Laurent, confirme : “Helmut ne flambait pas. Il vivait sa vie.”

Il n’est pas sûr que son image va s’améliorer avec la rétrospective en 240 images que lui offre le Grand Palais pour fêter le printemps. Les photos sont trop serrées dans un espace qui n’est pas celui que l’on réserve à Monet ou à Picasso, et le catalogue manque d’ampleur. “C’est la meilleure exposition sur Helmut, corrige June, mais il est dommage qu’elle n’arrive pas de son vivant.” Pour cela, il aurait fallu que la France puritaine des musées l’aime. Elle ne l’aime pas. “Elle a été lamentable”, dit même Pierre Bergé. José Alvarez est plus cru : “Les gens ont été si cons en France…” Newton en a été blessé mais il ne le montrait pas. Ce trait vient de loin. “Ma mère me disait toujours : “Si tu as des ennuis, Helmut, ne nous en parle pas, parles-en au médecin.”” Des ennuis, il en a eu, notamment un coeur fragile, qui l’a tué. Mais sinon, quelle vitalité ! Elle a éclaboussé partout où il est passé, et surtout à Berlin, Paris et Monaco, les trois villes où il a forgé sa légende.

À BERLIN, IL AVAIT TOUT POUR LUI. Helmut Neustädter voit le jour dans une famille de la haute bourgeoisie qui le choie. Un chauffeur le conduit à l’école. C’est un garçon entouré de femmes et qui se construit autour de la sensualité. Dans son livre Autoportrait (Robert Laffont, 2004), il se souvient, à 4 ans, de sa nounou “à moitié dévêtue devant un miroir” et de sa mère “portant une combinaison en satin, exhalant le parfum Chanel nº 5”. Il dévore Arthur Schnitzler et Stefan Zweig, ses écrivains du désir, mais aussi des magazines coquins, où “rien ne figurait jamais en toutes lettres”. A 12 ans, il prélève 3,50 marks de son argent de poche pour acheter son premier appareil photo. A 14 ans, il découvre l’amour charnel. Il nage comme un dieu. Son visage est magnifique, qui aura l’insolence de le rester en vieillissant. “Il a cette allure racée de la Mitteleuropa, une figure qui a disparu de notre monde”, estime Pierre Bergé.

Berlin la sensuelle est aussi la capitale où les nazis le traitent de sale juif et détruisent son père. Helmut est contraint de tout quitter, seul, à 18 ans. Il saute dans un train pour Trieste, puis s’exile en Asie. Les rares fois où il évoquera cette douleur, il le fera sur le ton de la plaisanterie. Avant qu’il ne tire le portrait de Leni Riefenstahl, l’ancienne photographe du IIIe Reich, en 2000, elle lui lance : “Helmut, c’est la vieille nazie qui se fait belle pour le petit juif.” Il adore, et n’est pas en reste : “A mon avis, elle est encore amoureuse d’Adolf.” Plus tard, il nous confiera : “Un portrait est peut-être plus intéressant quand on déteste la personne.”

Le nazisme forge un caractère optimiste, un corps qui fuit l’hiver, et un homme qui ne compte que sur lui. “Quelles que soient les circonstances, je pense d’abord à moi.” Il fuit la politique, n’a jamais voté, ne défend aucune cause, hormis la sienne. Il s’invente un personnage universel, adopte un nom anglais, possède un passeport australien. “”Newton”, c’est la ville nouvelle et la nouvelle vie”, commente José Alvarez. Newton pardonnera à Berlin de l’avoir chassé. Il y retourne parfois et donne son accord, peu avant de mourir, pour qu’une fondation ouvre à son nom dans un palais néoclassique. Et, pour boucler la boucle, il est enterré à Berlin, dans le cimetière des célébrités, pas loin de la tombe de Marlene Dietrich qu’il admirait tant.

Ses grandes photos de bourgeoises inquiètes, traquées par le regard des hommes, évoquent ses démons berlinois. June Newton va plus loin : “Ces femmes qui révèlent leur nudité sous le manteau de fourrure, que Helmut fait poser dans des lieux publics, une rue, le métro, ou à l’arrière d’un taxi, sous des yeux anonymes, viennent de là. Cela vient aussi de sa fascination pour la République de Weimar. Helmut est un vrai Berlinois, pas un monstre, mais un homme fasciné par cette période de créativité décadente. Il est resté le little boy obligé de quitter son pays, devenu un taxi driver qui m’a prise comme passagère de sa vie.”

APRÈS BERLIN, IL DÉBARQUE À SINGAPOUR ET DEVIENT GIGOLO. Photographe de presse, aussi, mais il n’est pas doué. “Il me racontait que lorsqu’il regardait dans le viseur, l’événement était déjà terminé”, rigole June. Il rejoint l’Australie, où il s’engage dans l’armée, avant de s’établir comme photographe de mode après la guerre. Mais il s’ennuie. Trop loin du monde. Il quitte l’Australie avec l’actrice shakespearienne June Browne, qu’il a épousée. Ensuite, c’est Londres, mais il déteste. Va pour Paris, la capitale de la mode. June, qui était une star de la télévision à Londres, sacrifie sa carrière. “Helmut m’a répété que la photographie sera toujours son premier amour, et moi le second”, dit-elle, devenant à son tour une photographe réputée, sous le nom d’Alice Springs.

Quand le couple débarque sous la tour Eiffel en Porsche blanche, Helmut a 37 ans et pas de temps à perdre. “Dès mon arrivée, je sais que c’est là que je veux travailler.” Les magazines Elle et surtout Vogue, auquel il collabore vingt-trois ans, le sacrent roi de la mode. Helmut Newton se forge à Paris un style qui s’écarte résolument des codes du genre. Il nous l’avait résumé ainsi : “Imposer un sujet, le mettre en scène, mais suggérer une histoire qui a une ambiance de réalité, comme si l’image était publiée dans un quotidien d’actualité et non un magazine de mode, voilà les grandes questions.” C’est en transformant la mode en fait divers qu’il incarne une époque. Avec deux références en tête. Brassaï pour ses vues nocturnes de prostituées et de malfrats. Et l’Allemand Erich Salomon, qui fut le paparazzi des hommes politiques et diplomates dans les années 1920-1930.

Comment concilier rapidité et mise en scène ? En travaillant vite, ce qui peut surprendre. Deux jours maximum pour une séance. “Sinon, je m’ennuie.” Son équipe est légère : un assistant, un seul appareil qu’il tient dans les mains, comme le reporter. Une ou deux pellicules, trois au maximum. Pas d’éclairage savant, plutôt la lumière naturelle. Il évite le studio pour lui préférer le décor vivant. “Une femme ne vit pas sur un fond de papier blanc : elle s’occupe de la maison, de son travail, sa voiture, ses enfants, ses amants”, nous disait-il. Les lieux ? Une rue, une chambre d’hôtel, la plage, une décapotable… Il s’écarte peu de chez lui. “A Monaco, il a beaucoup fait de photos dans le garage de notre gratte-ciel”, confie June, qui se souvient d’un épisode savoureux : “On lui prête un jour une villa de milliardaire. Il a mis les filles dans le parking avec le jardinier. Le propriétaire a dit : “My God !” José Alvarez conclut : “Je n’ai jamais compris comment il arrivait à de tels résultats avec trois fois rien.”

NEWTON PEUT ALLER VITE CAR IL SAIT EXACTEMENT CE QU’IL VEUT. “Il ne sortait jamais de la maison sans une idée”, explique June. Comment il la trouve ? Avec ses yeux. Violetta Sanchez, mannequin et égérie, raconte : “Un jour, pour Saint Laurent, j’étais dans une cabine avec d’autres mannequins en attendant d’essayer des robes. On était presque nues. Helmut nous voit et il a un flash dans la tête : “On dirait un bordel avec les filles qui attendent d’être appelées.” Peu après, il a fait une séance à partir de cette idée.” La lecture des journaux est également centrale. “Les images qui m’ont inspiré sont dans les quotidiens.” June, encore : “Toutes ces images, que les gens trouvaient bizarres, elles ne le sont pas vraiment, elles viennent de ses lectures du Monde ou du Herald Tribune. Elles viennent de films, de romans… Un jour, il tombe dans le journal sur une chaise électrique ; une semaine après, il a mis une fille dessus. Il a tout mélangé dans sa vie.” Dans son lit, la nuit, muni d’une petite lumière pour ne pas réveiller sa femme, il note tout sur un carnet. Il en possédait des centaines. Il se réveille pour écrire : “Sueur sous les aisselles, lèvres gonflées, baiser, épaule de l’homme, main de la femme, intérieur du coude, interaction des muscles, homme-femme nus à mi-torse.”

Si Helmut sait ce qu’il veut, les mannequins ne connaissent qu’une partie de l’histoire. “Il donnait une idée, mais on ne savait pas où ça allait, raconte Violetta Sanchez. Il m’appelle un jour, et me lance : “Otto Dix, ça te dit ?” Et il m’a photographiée nue avec un monocle. La photo est monstrueuse, car j’étais très maigre. Mais je l’ai autorisée, car c’est Helmut. J’ai eu le privilège de travailler avec lui pendant vingt ans.” Elle cite encore ce moment où, juchée sur une table, elle doit fixer un point vers le haut. “Sans rien me dire, il a attendu qu’un gros chien fixe la même chose.” Elle ajoute : “Tous les photographes ont fait marcher un mannequin dans la lande. Mais chez Helmut, par le choix du vêtement, le regard impossible de la fille, le spectateur doit se demander ce qu’elle fout là.”

Helmut Newton se rêvait en paparazzi et il en fut un. Non pas des gens connus mais des âmes perdues, des fantasmes communs. Il met à nu le profil féminin qu’il connaît le mieux : “La bourgeoise parisienne de 30-32 ans, qui habite dans le 16e arrondissement, a trop d’argent, trop de temps et cherche l’aventure.” Son modèle ? Catherine Deneuve dans Belle de jour, de Luis Buñuel. Il est souvent question de sexe, de pouvoir, de domination, d’argent, dans ses photos. Et de provocation. Pour la marque Hermès, il n’hésite pas à accrocher la selle d’un cheval sur les reins d’une écuyère à quatre pattes sur un lit. “Le patron de la marque a failli avoir une attaque, se souvient June en rigolant. On ne comprend rien à Helmut si on ne voit pas qu’il veut casser le système de la mode.” Au collectionneur Bernard Lamarche-Vadel, il dit sans ambiguïté : “Je suis très attiré par le mauvais goût, beaucoup plus excitant que le prétendu bon goût, qui n’est qu’une normalisation du regard.” En 1979, il décrit ainsi, dans la revue Egoïste, pour laquelle il a travaillé de 1977 à 1984, son attrait pour les ambiances sado-maso : “Je garderai toujours un faible pour les chaînes : c’est presque comme des bijoux.” Après avoir photographié Margaret Thatcher, il nous confie : “L’imaginer faisant l’amour alors qu’elle est la première dame d’Angleterre, c’est la chose la plus excitante au monde.” José Alvarez se souvient de son ami arrivant en retard à un dîner, en plein Mai-68 : “Il trouvait sexy les CRS casqués avec leurs boucliers.”

José Alvarez est persuadé que tout cela n’est que posture, que Newton a beaucoup triché sur ses sentiments. “Il pouvait être cassant, il adorait tenir en public le rôle du naughty boy, le mauvais garçon facho et misogyne, alors qu’avec ses amis, il était un gentleman d’une grande élégance, qui parlait l’allemand châtié de l’aristocrate prussien.” Pierre Bergé va dans le même sens : “C’est un anti-bourgeois absolu, qui s’est élevé contre le bon goût dominant, sans être vulgaire. Comme Yves Saint Laurent. Misogyne ? Oui. Mais les grands artistes ne font pas une oeuvre pour être sympathiques.”

Son sens de la provocation lui a valu de multiples attaques pour misogynie, notamment aux Etats-Unis, où il fut longtemps blacklisté. L’expert en photographie Philippe Garner raconte que des étudiants l’attendaient de pied ferme, lors d’une conférence, pour lui jeter à la figure de la viande crue. Le paradoxe est que des féministes sont restées muettes devant l’avalanche de photos de mannequins minaudant sur papier glacé, mais ont cloué au pilori Newton, celui qui a transformé la femme en forteresse imprenable. Car l’essentiel est là. Chez Newton, la femme est rarement une victime. Violetta Sanchez en est convaincue : “Il est sur le fil du rasoir avec toutes ces femmes qui semblent dire : “Je suis à poil mais je sais me défendre.””

Newton n’hésite pas à aborder une inconnue pour lui dire qu’il la trouve sexy. C’est dans le travail que le mannequin devient un objet aussi nécessaire que l’appareil ou qu’un “pot de fleurs”, explique June. Son mari est lui-même très clair : “Le mannequin est payé pour faire ce que je veux.” Va-t-il plus loin que d’autres ? “Il pouvait être sadique”, avouent Nicole Wisniak et José Alvarez. Alors que Newton fait poser Loulou de la Falaise en tenue légère, dans un jardin, par un froid polaire, la muse de Saint Laurent finit par craquer : “Je suis bleue.” Réponse du photographe : “ça n’a pas d’importance, c’est du noir et blanc.” José Alvarez a vu Newton à l’oeuvre : “Il a fait adopter des positions impossibles aux femmes pour donner forme au muscle de la jambe. Il a attaché un célèbre mannequin noir comme une esclave, jusqu’au moment où elle s’apprêtait à le frapper. Il était sans limites.”

VIOLETTA SANCHEZ SE SOUVIENT DE MANNEQUINS PANIQUÉS, d’autres secoués par Helmut quand il les trouve peu concentrés. “Il me disait : “Cette fille, elle ne donne rien, c’est un veau.” Helmut ne tolère pas de fausse pudeur. Mais s’il y avait de la drague avec nombre de photographes, avec Helmut, jamais. Les photos étaient perverses, mais lui, non. Rien de libidineux. Passer à l’acte n’était pas à l’ordre du jour.” June Newton confirme : “Helmut répétait qu’un photographe peut faire l’amour avec une fille ou la photographier, mais pas les deux en même temps.” Elle précise : “Il a passé presque tout son temps à photographier ces filles. Et puis il est toujours revenu.”Les duretés de l’animal n’ont pas empêché Kate Moss, Karen Mulder, Monica Bellucci, Cindy Crawford ou Claudia Schiffer de travailler pour lui. “Tous les mannequins rêvaient de poser pour Helmut. Car il était un formidable accélérateur de carrière”, dit Violetta Sanchez. Son type de femme, pour une photo, était la belle plante aux formes généreuses, l’amazone aux jambes interminables, la femme tankée. Souvent, il photographie d’abord en couleur le mannequin portant une robe griffée, puis il l’invite à se déshabiller et imagine une scène en noir et blanc. “J’acceptais toujours, explique Violetta Sanchez. Chaque fois, il me donnait un portrait dédicacé en cadeau. Il n’y a que lui pour m’avoir dit un jour : “Quand tu seras vieille et moche, tu pourras le vendre.”

Les motifs sexuels occultent ses compositions, à la fois modernes et classiques. Presque rigoristes. A Nicole Wisniak, il confie : “L’ordre, j’aime beaucoup cela. J’adore l’efficacité. Je n’ai pas beaucoup de sympathie pour le dilettantisme.” C’est palpable dans ses multiples campagnes de publicité pour Yves Saint Laurent, le styliste qu’il admirait le plus par sa façon de façonner la “femme idéale”. “J’ai l’impression qu’il a toujours été avec nous, dit Pierre Bergé. Yves laissait Helmut libre.” Le sommet de leur collaboration est sans doute ce portrait de femme androgyne avec une cigarette à la main, portant un tailleur pantalon durant l’été 1975. C’est la nuit, rue Aubriot, à Paris, là où il habite à l’époque. La synthèse parfaite entre la poésie de Brassaï et l’expressionnisme allemand. Entre Paris et Berlin.

Le déménagement à Monaco est perçu par beaucoup comme un exil doré. “Tout le monde pensait que sa vie artistique était terminée”, raconte June. C’est tout le contraire. Du reste, si les grands photographes ont souvent tout dit à 30 ans, Newton gagne en puissance à 60. Il ne lève pas le pied dans la mode mais il élargit son registre. Jusqu’ici, June était une formidable boîte à idées pour son mari, quand il était en mal d’inspiration. Cette dernière raconte un moment où tout a basculé : “Un jour, il trouvait que je roulais trop vite. J’ai arrêté la voiture, et je lui ai dit : “Tu penses que tu es un génie…” Il m’a répondu : “Non, pas un génie, mais je crois que j’ai un esprit tordu.” Il a ajouté : “June, c’est la dernière fois que je serai le passager…” C’était sa façon de me dire qu’il n’avait plus besoin de mes idées. Et il a fait évoluer son style, entreprenant un énorme travail.”

CET ÉNORME TRAVAIL, POURSUIVI JUSQU’À SON DERNIER SOUFFLE, est plus froid, féroce, clinique, libre, net – il détestait le flou. Et ouvertement sexuel. Il explore résolument la photo de nu avec ses fameux Big Nudes : vingt et une femmes vêtues de talons aiguilles posent frontalement sur fond blanc. C’est un choc quand on découvre ces très grands formats dans une exposition au Musée d’art moderne de la ville de Paris, en 1984, qui marque l’acte de naissance de l’artiste Newton. Il y a aussi ce fameux diptyque, Sie kommen (1981) : quatre femmes marchent vers nous, d’abord nues, puis élégamment habillées. Cette oeuvre a été vendu 241 000 dollars, chez Christie’s, à New York – le record de l’artiste. “Helmut était fasciné par les images de suspects que la police aligne pour identification par des témoins, explique June. Il avait aussi en tête les photos d’identité de criminels au tournant des XIXe et XXe siècles. Il avait enfin découpé dans un journal la photo d’une brigade antiterroriste, en Allemagne, où étaient affichés sur le mur, à taille réelle, des portraits de la bande à Baader. Il a d’ailleurs d’abord nommé la série de nus The Terrorists.Pourquoi Sie kommen ? “”Ils arrivent !”, c’est l’exclamation des soldats allemands dans les bunkers, en Normandie, voyant surgir les bateaux ennemis.”

Newton ose tout, y compris des photos pornographiques. Avant de recevoir des amis à dîner, il demande à June de lui apporter le poulet qu’une femme, portant un bracelet Bulgari, découpe. “La star, c’est le poulet, pas la femme”, commente José Alvarez. Son obstination à tout transformer en photos, chaque jour, peut faire peur. Dès que June veut faire un testament, il biaise : “Junie, laisse-moi faire mes petites photos…” Quand on lui rappelait qu’il était daltonien, il s’amusait : “Ça ne m’a pas empêché de voir.”
HERE THE LINK: http://www.lemonde.fr/m-styles/article/2012/03/30/helmut-newton-raconte-par-la-femme-de-sa-vie_1677255_4497319.html#

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National Park Service $100,000 Job Opening. Skills Required: Large Format Photography, on photography.com

Today we take aim at the non-believers, the naive, the pixel-packing pervs, the consumer-driven suckers, the wasteful, the know nothing but digital society and tell them one of the most lucrative jobs on offer for a photographer in the US…

…has a requirement to shoot large format film.

The position listed on USAJobs by the Department of the Interior National Park Service is open for applications from US residents who meet the strict criteria until December the 15th. The expertise required is certainly recognised as they are offering up to a staggering $100,000 per year paid salary.

Here’s a brief overview of the duties one lucky skilled photographer will be required to do:

ADVERTISEMENT

“Produces large-format photographic documentation to the Secretary of the Interior’s Standards for the HABS/HAER/HALS permanent collection at the Library of Congress. Develops photographic guidelines and standards for traditional and born-digital photographic processes and products.  Produces exhibition quality prints for exhibition, publication, or other visual purposes.  Evaluates submissions and provides advice and assistance concerning production of photographic documentation for donations to the collection or for mitigation purposes.  Makes presentations about the collection or the programs to various public and private groups.”

Although not resident in the US, Phogotraphy scanned through the job requirements and picked out a couple of the best specialised experience needed should you wish to apply:

Use large format cameras and related equipment to take and process photographs in a field setting.

Using and operating a large format camera is one thing, however the those with a tendency to swoon gleefully at the smell of developer will certain be excited knowing they’ll get to spend some time in the dark:

Operate a photographic laboratory to process film and images and prepare for field work.

Photography students who are studying or studied at universities that have dropped their darkroom facilities will feel at a considerable disadvantage and quite rightly so. Further education is meant to give people the skills and qualifications they need to progress in their chosen career, however if well known government bodies are still actively recruiting artists who have a good basis of film knowledge this may pose as a huge problem for the institutions that have opted out of film photography.

We are delighted to see that some large organisations are still taking large format film very seriously and hope the revelation this may come to some people may make them think twice when leaving the a-typical Facebook comment “none of the pros use film any more” which we know to be absolutely untrue.

HERRE THE LINK: http://phogotraphy.com/2015/12/08/national-park-service-100000-job-opening/

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Pollution à Pékin et alerte rouge , le blog du bureau de Pékin par mon ami Sylvain Giaume et le bureau de la rédaction de France 2 à Pékin

Depuis hier, un nouveau couvercle de pollution recouvre Pékin et ses 20 millions d’habitants. Une alerte rouge a été décrété par les autorités chinoises, entrainant notamment une circulation automobile alternée, l’arrêt des chantiers, la fermeture des écoles… Cette alerte rouge, qui a attiré l’attention de nombreux médias à l’étranger, n’avait pourtant pas été annoncée la semaine précédente alors que le ciel était bien plus sombre, et que les indices de pollution dépassaient les 500 micro particules par mètre cube, soit près du double d’hier, et plus de 20 fois le maximum prévu par l’OMS. Il semble que le bruissement d’un raz le bol populaire ait été entendu et qu’en réaction, le gouvernement ait décidé de prendre des mesures de réductions d’émissions polluantes et de protection des populations les plus vulnérables. Seront-elles suffisantes, ou doit on attendre un coup de vent froid pour redonner à la capitale chinoise le parfum de son ciel bleu hivernal d’antan? En nous déplaçant dans la ville, la circulation est fluide, les quartiers commerçants sont moins animés, et de nombreux citadins se déplacent masqués, partagés entre habitude, inquiétude, et résignation.

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Turgenev girls: romantic, subtle heroines of today’s cruel world By Daria Donina on Russia beyond the headlines

A “Turgenev girl” is a particular type of female character invented, or rather documented, by the 19th century writer Ivan Turgenev.

Photographer Philippe Herbet tells the story of his project: “A few years ago, in Vladivostok, my friend Irina had spoken to me about the Turgenev girls, with whom she felt very close.”

A “Turgenev girl” is a particular type of female character invented, or rather documented, by the 19th century writer Ivan Turgenev. “We had listed the peculiarities of today’s Turgenev girls: delicate manners, modest, refined, simple, romantic, living in their dreams, feminine, though with no make up…”
“She’s neither vulgar nor provocative, nor sexy, dressed with retro fashioned – even vintage – clothes, fond of literature, of classical music, playing an instrument, speaking several languages (often French and Italian), waltzing, blushing when they hear rude remarks, they have well established and strong moral principles, they are devoted, they come from several social classes, they are not part of any network,” Philippe says.
It’s proved by the quotes from Turgenev: “There was something innately special in the constitution of her somewhat dark, round face with small, thin nose, almost childlike cheeks and black, bright eyes. She was gracefully formed, but somehow not fully developed.” (Asya, 1858)
“I never saw a being more mobile. She did not sit still for one moment, was constantly getting up, running to the house and back, humming in a low voice, laughing often and in a strange way: she seemed to be laughing not at what had been said, but at other thoughts that had entered her head. Her large eyes looked straight ahead, bright and bold, yet sometimes the eyelids squinted, whereupon her gaze suddenly became profound and gentle.” (Asya, 1858)
Turgenev wrote the short story Asya in 1858, while in the middle of working on Home of the Gentry. It was during this highly creative period that Turgenev gradually came to occupy a leading position in Russian literature.
In this story Turgenev draws largely on Pushkin’s canonical image of the archetypal Russian woman — Tatyana Larina, with her bright, natural, undisguised feelings, which generally do not find an adequate response in a male environment. She is an introvert, but one with an artfully arranged inner world and mobile psyche.
“She had turned twenty a while ago. She was tall and in possession of a face both pale and swarthy, large gray eyes under round eyebrows surrounded by tiny freckles, a forehead and nose that were perfectly straight, a compressed mouth, and a rather pointed chin. Her dark blonde plait hung low on her delicate neck.” (Elena Stakhova from the novel On the Eve, 1860)
“Throughout her entire being, in her facial expression attentive and a little timid, in her unsteady gaze, in her smile that seemed strained, in her voice quiet and uneven, there was something nervous and electric, something impetuous and hasty; in short, there was something that could not possibly please everyone and that some even found repellent.” (Elena Stakhova from the novel On the Eve)
Her nature is most fully revealed in the vicissitudes of love: she faithfully follows her beloved regardless of her parents’ disapproval or other circumstances. Sometimes she overestimates a man’s spiritual qualities and falls in love with someone unworthy of her.
“But her whole being exuded something strong and audacious, something impulsive and impassioned. Her legs and hands were tiny, her firmly and flexibly formed diminutive body resembled the Florentine statuettes of the 16th century; she moved with graceful ease. (Marianna Sinetskaya from the novel Virgin Soil, 1877)
“She spoke little, listened and gazed attentively, almost fixedly, as if wanting to be aware of everything. She often remained motionless, lowered her hands and became pensive; at such moments her face expressed the inner workings of her thoughts …” (Natalia Lasunskaya from the novel Rudin, 1855)
What does contemporary Turgenev girl look like according to the author of the photos Philippe Herbet? “Today this stereotype is distorted, it means a kind of girl idealistic, soft, old-fashioned, wearing vintage clothes, sentimental, poetic and subtle, living in her dreams… she has some difficulties to live in the contemporary world. I intend to make a series of portraits in their living environment, scenes related to their favorite activities, and some « landscapes », between Moscow and southern Russia countryside.”
HERE THE LINK: http://rbth.com/multimedia/pictures/2015/12/07/turgenev-girls_548419
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Exposition de Joan Fontcuberta: IMAGO, ERGO SUM à Madrid

Joan Fontcuberta La exposición IMAGO, ERGO SUM, en la Sala Canal Isabel II, muestra algunas de las series más representativas del reconocido fotógrafo barcelonés Joan Fontcuberta: Herbarium, Fauna, Sputnik, Securitas’, Pin-Zhuang, La Sirena de Tormes, Kaleria: Milagros & Co. y Trepat. Estas obras se presentarán en forma de instalaciones, junto con más de 20 fotolibros y material audiovisual complementario que remiten al cuestionamiento de lo verosímil, lo real y la ficción y a la idea de la fotografía como medio capaz de sobrepasar al papel.

La exposición contará con la colaboración del Museo Nacional de Antropología y el Museo Nacional de Ciencias Naturales-CSIC, que acogerán dos intervenciones que completan la visión creativa de este artista y enriquecen las lectura de este proyecto.

15 DICIEMBRE 2015 – 27 MARZO 2016

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Terry Richardson Releases More Photos from His Infamous Photoshoot with Miley Cyrus (NSFW) by Melissa Faithful on Art sheep

As if the first bunch of photos weren’t enough, the notorious Terry released more images of Miley Cyrus posing naked for CANDY magazine. The photos that didn’t make it in the issue, made it on Terry’s Diary and we feel obliged to share them with you -actually we don’t, but let’s take a look at Miley’s nude body once more, for no reason at all.

HERE THE LINK: http://art-sheep.com/terry-richardson-releases-more-photos-from-his-infamous-photoshoot-with-miley-cyrus-nsfw/

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Zine Collection N°27, Dialectics Of Nature by the German photographer Uwe Bedenbecker, a limited edition of 200 copies with a signed C Print by the author

Maybe it was my wish to leave behind the small child perspective temporarily.
Maybe the feeling to be able to conquer a small piece of nature was the reason for me to climb up trees in my childhood.
However that be falling off of a tree became one of my first experiences of the dangers of nature, maybe a kind of revenge towards my attempts to conquest…
It was much later that I started to pay attention to how men and nature try to live together.
on one hand we exploit nature and its resources.
on the other hand we bring back nature into our cities and homes to enhance our living environment. like every form of cohabitation, this is inextricably linked with efforts and potential conflicts. In the long run, nature will prevail.
When I photographed these trees and plants I often asked myself, what kind of stories they would tell if they could talk.
I am sure, a lot of them would be quite interesting to listen to, others probably better remain untold.

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One of the worst environmental disasters of our time is unfolding in Indonesia: palm oil companies are torching vast rainforest areas to expand their plantations. The EU’s biofuels policy is fanning the flames, with more than 1.6 million tons of palm oil ending up in European vehicles every year. Tell the EU to stop biodiesel NOW!

Rainforests are going up in flames because of the EU’s tragically misguided efforts to protect the climate with its biofuels policy. Producing the 1.6 million tons of palm oil consumed annually by European vehicles requires a plantation area of 5,500 square kilometers – that’s an area of former rainforest land nearly four times the size of London or seven times the size of New York City.

The EU mandates the addition of supposedly “green” plant-based diesel to conventional fossil diesel fuel. In July, the European Council decided to raise the biofuels share from currently just under five percent to seven percent.

To meet the demand, rainforests and peatlands are going up in smoke in Indonesia, the world’s largest exporter of palm oil. As of early October, this year’s fires had destroyed 17,000 square kilometers of forest on Borneo and Sumatra. Companies are preparing the land for plantations using slash-and-burn practices – while illegal, it is cheaper than clearing the land mechanically, and plantation owners have little to fear in the way of legal repercussions. “Our forests are burning every year; it gets worse each time,” as Nordin, a member of our partner organization Save our Borneo, reports. At least 25 million people have spent the last three months living in a hell of fire and choking pollution.

The situation is particularly dramatic in the province of Central Kalimantan on Borneo, Nordin’s home. On a number of days recently, airborne particulate matter reached 90 times the World Health Organization’s safe threshold – people there are dying from the air pollution.

Please call on the EU to abandon its disastrous biofuels policy for the benefit of the climate, biodiversity, and the health and well-being of millions of Southeast Asians.

TAKE ACTION HERE THE LINK https://www.rainforest-rescue.org/petitions/1025/tell-the-eu-to-ban-biofuel?mtu=123680002&t=1367