Head’s Up -The Anonymous Project-

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Description

The Anonymous Project

En 2017, le réalisateur Lee Shulman achète au hasard une boîte de diapositives vintage et tombe complètement amoureux des personnes et des histoires qu’il découvre au travers de ces fenêtres uniques sur nos vies passées. Collectant et préservant des diapositives couleur uniques de ces 70 dernières années, le projet est né d’un désir de sauvegarder cette mémoire collective et de donner une seconde vie aux personnes souvent oubliées dans ces moments intemporels, capturés par ces superbes Kodachrome. Ces photographies d’amateurs sont un journal kaléidoscopique d’une époque, d’autant plus fascinantes et saisissantes en raison de leur qualité brute. Souvent drôles, surprenantes et touchantes ces images racontent les histoires de nos vies.

The Anonymous Project est devenu une entreprise artistique qui cherche à donner un sens à ces souvenirs autrefois oubliés et à créer de nouvelles façons d’interpréter et de raconter des histoires qui questionnent notre place dans le monde d’aujourd’hui.

Ces sélections uniques d’images sont issues de la collection privée de Lee Shulman qui compte aujourd’hui plus de 800 000 diapositives.

The Anonymous Project by Lee Shulman, Text by Vincent Delerm
“Lee SHULMAN : Head’s Up
Book : Hard-Binding – – pages
Limited Edition of 500 copies
Book Designer :
Lee Shulman
Country : UK
Language : French
Editions Bessard – 2022
ISBN : 978-2-4910522-2-5”

Tête à Tête
Conversation avec Lee Shulman
Propos recueillis par Sophie Bernard

Lee, les images de la collection The Anonymous Project éveillent en chacun de nous des souvenirs personnels. Quels sont vos premiers souvenirs liés à la photographie ?
Lee Shulman J’ai toujours pris beaucoup de photos… J’ai eu de nombreux appareils, perfectionnés ou de simples jetables. Petit, j’ai le souvenir de mon père nous prenant beaucoup en photo. Peut-être cherchait-il à rattraper
le manque d’images en provenance de sa propre famille originaire d’Europe de l’Est marquée par de nombreuses disparitions. Mon père adorait les soirées diapos. J’ai d’ailleurs commencé cette collection le jour où il m’a remis des diapos que j’avais faites étant plus jeune. Par curiosité, j’ai alors acheté un lot sur Internet, puis un autre et un autre… Quand j’ai commencé à les scanner, j’ai pris conscience que ces images n’avaient jamais été revues depuis qu’elles avaient été prises. J’ai trouvé ce moment très fort… Je suis tombé sous le charme. Depuis, la magie continue d’opérer. Et aujourd’hui
The Anonymous Project rassemble quelque 800 000 Kodachromes des années 1930 au milieu des années 1980 dont certaines proviennent de dons.

Qu’est-ce qui vous fascine tant dans ces images ?
Leur histoire ne m’intéresse pas en soi. Ce que j’aime, c’est que les gens s’identifient et ainsi se les réapproprient. Il s’agit de notre mémoire collective. Et ce qui est fascinant, c’est qu’on regarde des inconnus. Mais eux aussi nous scrutent. Car dans la photographie amateur, la plupart du temps le modèle fixe l’objectif parce qu’une relation intime le lie au photographe, ce qui n’est pas le cas dans la photo professionnelle. Et ce regard est chargé d’émotion : c’est celui d’un enfant vers son père ou sa mère, d’une femme à son mari,
ou inversement. Ce sont des moments de grande intimité.

C’est leur histoire mais aussi la nôtre, c’est cela ?
Oui, comme on dit en anglais, different but the same. Car ces moments
de la vie, on les a tous vécus. Aujourd’hui encore, en tant que parent,
je prends les mêmes photos. Je répète les mêmes gestes. C’est la preuve que, peu importe l’époque, nos aspirations sont les mêmes. Cette continuité me rassure et me réconforte. Je me dis que l’essentiel ne change pas,
we’ll be okay, malgré les bouleversements du monde. C’est peut-être
cela la conscience collective.

Puisqu’il est question de têtes manquantes dans ce projet, diriez-vous que vous avez perdu la vôtre quand vous avez eu l’idée de ce livre ?
Cela me va bien ! Je pense davantage avec mon cœur qu’avec ma tête et je laisse souvent mes émotions me guider… Mais loin de moi l’idée de me moquer. Au contraire, je suis étonné de voir à quel point ces amateurs sont talentueux. Leur maîtrise de la lumière et de la mise au point est grande. Contrairement à aujourd’hui, ils ne pouvaient pas voir le résultat immédiatement ! Et mis à part les instantanés, on sent qu’ils réfléchissaient avant d’appuyer sur le bouton, notamment à la manière de se présenter devant l’objectif.

Ce projet est-il une ode à la photo ratée ?
J’aimerais bien savoir jusqu’à quel point ces amateurs jugeaient que ces photos étaient ratées. Car dans ce livre, il y a d’un côté de nombreux gros plans volontaires, non consécutifs à une erreur. Par exemple des choix de cadrage pour mettre en valeur certaines personnes ou objets : un bébé,
un animal, un gâteau d’anniversaire, la dinde de Noël ou encore un pêcheur exhibant le poisson qu’il vient d’attraper. Ce que l’on peut nommer la “photo trophée”. Et de l’autre il y a les happy accidents. Et souvent, c’est presque plus beau parce que ce n’est pas réussi… J’aime le côté non maîtrisé…
Ayant dirigé de nombreux castings, je suis particulièrement sensible au
body language. En l’absence de visage, et donc de regard, notre attention
est focalisée sur les corps. On oublie la personne et on se concentre sur
le geste : sur la manière dont une main tient un sac, attrape le bras d’une autre personne… On est attiré par des détails qu’on ne remarquerait pas
si la photo avait été cadrée correctement.

Une image en particulier a-t-elle retenu votre attention ?
La photo de couverture tient une place à part parce que c’est elle qui m’a donné l’idée de ce livre. La manière dont cette mariée pose ses mains sur
son ventre est comme un présage de sa future maternité. C’est à la fois poétique et magique. D’habitude, on met ce genre de photos de côté
ou elles atterrissent dans la poubelle. Cela aurait été dommage car
il n’y a pas plus honnêtes que ces images-là. Elles rappellent que l’erreur
est humaine. God is in the details… Et surtout, en cette période trouble
marquée par la Covid et la guerre, il est bien difficile de garder le sourire… Elles ont le pouvoir de nous faire rire.

Et le fameux hors-champ dont parlent tant de photographes,
rien de mieux pour déclencher l’imaginaire ?
C’est vrai que quand on ne voit que la bouche d’un visage, on ne peut qu’imaginer le reste. Plus que les autres, ces images ont un fort pouvoir
de suggestion et sont narratives. Comme au cinéma, parfois le plus important, c’est ce qu’on ne voit pas.

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