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La comtesse de Castiglione, beauté insolente et photographe secrète de sa vie (1837-1899) on the website de France Culture par Perrine Kervran

Celle que l’on surnommait La Castiglione et que l’on connaît pour avoir été l’une des maitresses de Napoléon III, a surtout été en secret une artiste qui a peut-être inventé la performance et l’autofiction photographique.

Par Perrine Kervran. réalisation : Lionel Quantin. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d’Annelise Signoret.

Pour commencer il faut remercier  Robert de Montesquiou : sa fascination d’esthète et son fétichisme l’ont fait racheter les objets et les centaines de photographies que la Comtesse de Castiglione gardait chez elle, dans son dernier appartement qui n’était qu’un entresol un peu sale dont les miroirs étaient recouverts de tissus noirs…

Ces photos étranges sont devenues aujourd’hui des références dans l’histoire de la photographie, elles ont inspiré des performeuses et des photographes et  ont été exposées au musée d’Orsay, à la galerie Beaubourg ou au métropolitain Museum…

Mais du vivant de la Comtesse, pour la plupart, ces photos étaient le secret de la Castiglione et du photographe. Et ce secret, le voilà : entre 1856 et 1895, la comtesse Virginia Oldoïni Verasis de Castiglione a posé pour plus de 450 portraits, chez le même photographe, Pierre-Louis Pierson. Cette frénésie photographique rare pour l’époque est aussi une des premières formes d’autoportrait photographique. La Comtesse apportait ses robes, ses accessoires et venait avec ses propres scénarios qu’elle imposait à Pierre- Louis Pierson et qui pendant toutes ces années s’est exécuté.

Elle posait dans la robe de tel bal ou elle avait brillé, en héroïne de théâtre ou d’opéra, en courtisane, en pochtronne, en paysanne, en meurtrière vengeresse, en marquise, en veuve, en mélancolique, en coquette devant le miroir ou même, indécence suprême, jambes nues comme les prostituées…

L’atelier photographique était devenu son terrain de jeu et la scène des désastres de sa vie. Dans cet atelier, elle immortalisa sa beauté, ses succès publics, sa disgrâce, ses provocations, sa liberté, sa solitude, ses deuils, sa nostalgie et son amertume…et à la fin de sa vie, elle y retourna pour y enregistrer méticuleusement les ravages du temps sur son corps.

La Comtesse se disait « la plus belle femme de son siècle » et ses contemporains le disaient aussi. Alors on cherche cette beauté qui nous échappe aujourd’hui dans ces photos figées et ces coiffures poudrées. Mais ce qui saute au visage, c’est l’audace et l’étrangeté de ces images.

Alors si la Castiglione a été une des favorites de Napoléon III, si à la demande de Camillo Cavour et de Victor Emmanuel, elle a œuvré par son charme à l’unité italienne, si elle a été sollicitée par Thiers afin d’user de son influence auprès de Bismarck, si elle a été cette femme libre, aux nombreux amants, puis cette femme déchue errant presque folle dans les rues parisiennes de la nouvelle république…Elle était avant tout une artiste, ayant tout de même songé jusqu’au bout à organiser une exposition de ses portraits à l’occasion des expositions universelle de 1867, puis de 1900…

 

Avec :

Marie Robert, conservatrice au musée d’Orsay et commissaire de l’exposition Splendeurs et misères. Images de la prostitution, 1850-1910.

HERRE THE LINK: http://www.franceculture.fr/emission-une-vie-une-oeuvre-la-comtesse-de-castiglione-beaute-insolente-et-photographe-secrete-de-sa

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