C’est donc à nouveau vers la Russie que les déambulations de Philippe Herbet nous amènent pour nous plonger dans l’intimité de rencontres avec ces jeunes femmes à la fois romantiques et volontaires, introverties mais aussi rebelles et passionnées, se voulant ou étant réellement en marge de la marche de l’histoire, à l’image des héroïnes de l’auteur de Pères & Fils.
Dans son livre, Philippe Herbet alterne les portraits de ces jeunes femmes, incarnations d’une certaine forme de russité, avec des photos d’éléments qui participent de leur environnement quotidien.
Ces images, traitées avec une grande maîtrise plastique et une référence assumée à la peinture de la Renaissance, aux Préraphaélites et aux Intimistes hollandais du XVIIe Siècle nous révèlent à la fois l’intensité de ces personnalités mais aussi leur univers que l’approche poétique et nostalgique de Philippe magnifie.
Le texte en anglais, narrant, en contrepoint à l’image, le moment des rencontres, accentue encore la sensibilité de l’ouvrage qui, à peine la première page ouverte, extrait le lecteur de son quotidien pour l’amener dans cet univers sensible et hors du temps de ces filles de Tourgueniev.